Aires d'accueil des gens du Voyage

Publié le par Olga Trostiansky

Paris, le 18 juin 2009

Voici mon intervention au Conseil de Paris le 9 juin dernier sur la création de trois aires d'accueil des gens du Voyage :

 

"La loi Besson du 5 juillet 2000 réaffirme l’obligation pour les communes de plus de 5000 habitants de réaliser des aires d’accueil pour les gens du voyage, et organise ces besoins d’habitat dans les politiques locales d’urbanisme.

 

En application de cette loi et conformément au cadre et à la méthode définie par le législateur, le conseil de Paris a adopté en février 2004 le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, qui prévoit la réalisation de 200 places de caravanes à Paris.

 

Ce schéma, co-piloté par le Maire de Paris et le Préfet de Région, prévoit donc la réalisation de plusieurs aires d’accueil de petites tailles, de 20 à 40 places, avec un mode de fonctionnement privilégiant des courtes durées de séjour, de trois mois maximum.

 

En concertation avec les associations représentatives des gens du voyage, ce projet qui vous est soumis aujourd’hui, répondra à un besoin fondamental en réservant l’accès de ces aires aux familles dont un des membres nécessite une hospitalisation dans un établissement de soin parisien. Actuellement, et à titre d’exemple, les parents de la communauté de gens du voyage ayant un enfant hospitalisé dans notre municipalité sont parfois tenus de stationner à 60 kilomètres de Paris.

 

Fidèle à ses valeurs tournées vers l’hospitalité et soucieuse de préserver la dignité de chacun, notre municipalité a considéré avec intérêt les attentes de la communauté des gens du voyage pour dessiner à un projet de qualité. La collectivité parisienne a ainsi souhaité apporter une plus-value à ces aires en promouvant un accueil agréable et intégré dans l’environnement, en assurant l’accès aux droits, aux soins, et à la scolarisation des enfants dans la capitale.  

 

Je souhaiterais exprimer devant vous mes cher-e-s collègues, mon indignation quant aux propos calomnieux et insultant de la droite parisienne dont Monsieur Goasguen était le triste chef de file, évoquant dans la presse ses propres craintes de voir se développer, je cite, « à proximité de lieux de prostitution, un fort potentiel de délinquance ». Il est navrant de constater que nos élus parisiens, fussent-ils de l’opposition, alimentent ces préjugés d’un autre temps auprès de nos concitoyens. Je m’étonne d’autant plus de ces propos que le 16eme arrondissement a voté le schéma départemental en 2004.

Les gens du voyage sont des français à part entière, et je revendique au travers ce projet notre détermination à construire la cohésion et la paix sociales avec l’ensemble des citoyens présents sur notre territoire parisien, et à lutter contre toutes formes de discrimination et de stigmatisation.

 

Enfin, et pour terminer sur une note constructive, je vous souhaiterais vous préciser que ce projet sera réalisé en concertation avec les riverains, les mairies d’arrondissement et les communes avoisinantes. Ce travail sera mené avec des associations représentatives des gens du voyage, qui nous sont de précieux interlocuteurs, et je souhaiterais citer notamment l’Union Régionale des Associations de la Région d’Ile de France pour la promotion des Tziganes et des gens du voyage, l’Association Sociale Nationale Internationale Tzigane, ou encore la Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tziganes et les gens du voyage."

 

Publié dans Insertion

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