Le sida, l'autre guerre

Publié le par Olga Trostiansky

Comme chaque année, Act Up Paris organise une manifestation dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le mot d’ordre sera : « Manifestons pour que les femmes LogoAUP.gifne soient plus les oubliées de l’épidémie », car, comme le rappelle l’association, les femmes représentaient 42% des nouvelles contaminations en France en 2004, contre 30% en 1997. Rendez-vous donc avec Act Up le vendredi 30 novembre à 18h30 Porte Saint-Denis, pour demander à la recherche « de s’occuper des conséquences du virus et des traitements sur le corps des femmes » et pour « renforcer la promotion et l’accessibilité des préservatifs masculins et féminins ».

Un colloque interassociatif « Femmes et VIH » se tiendra d’ailleurs les 30 novembre et 1er décembre au Théâtre du Gymnase à Paris. Programme et inscriptions sur le
site du Planning familial.

La population séropositive est évaluée à 150.000 en France, et 40.000 personnes seraient porteuses du virus sans le savoir. Dans le monde, la pandémie touche 40 millions de personnes, avec 4 millions de nouvelles contaminations par an. Depuis son apparition, le sida a déjà tué 25 millions de personnes.

Une trentaine d’expérimentations de vaccins sont en cours dans le monde, sans pour l’instant de résultat. La déception a été grande fin septembre à l’annonce de l’échec du candidat vaccin du laboratoire Merck, testé à grande échelle aux Etats-Unis.

Act Up-Paris, Aides, Sidaction et Solidarité Sida attendent en vain un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy depuis son élection ; les associations veulent notamment que le Président concrétise son engagement pris lors du sommet du G8 de juin 2007 de consacrer « un milliard de dollars par an pour la santé en Afrique ». Au niveau français, on peut craindre le pire avec l’instauration des franchises médicales votées par le Parlement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2008. Les franchises pénaliseront les plus malades et les plus précaires, notamment les 25% de personnes séropositives qui ne disposent que d’une Allocation Adulte Handicapé, 622 euros par mois pour vivre et se soigner. Le 15 novembre, le Sénat n'a pas adopté les amendements de gauche demandant l'exonération des franchises médicales des bénéficiaires de cette allocation.

Je ne peux que souscrire aux propos d’Act Up : « Les malades payent déjà beaucoup pour accéder aux soins. Le reste à charge d’une personne séropositive est ainsi en moyenne de plus de 400 euros par an. Avec les franchises, cette charge financière va s’aggraver. Plus on sera malade, plus on paiera. C’est inacceptable. »
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