les propositions de la droite parisienne
En présentant son programme pour Paris, la droite parisienne, par la bouche de Françoise de Panafieu, a réalisé que les crèches coûtaient cher. Trop cher. Pas aux parents, mais au budget de la Ville de Paris. Il est donc prévu, en cas d'élection de la doite, de ralentir le développement des crèches et de favoriser un "chèque familles" avec lequel chacun se débrouillerait.
Je suis consternée par ce projet politique à courte vue.
D'abord, le coût d'un service public ne se calcule pas sur une seule année budgétaire, mais à long terme. L'OCDE, qui n'est pas précisément une assemblée de gauchistes, montre que l'accueil précoce des enfants engendre des économies pour la collectivité tout au long de leur vie (rapport ici) .
Ensuite, ce projet méconnait la réalité de la petite enfance à Paris : parents et professionnels y sont déjà aidés, hors de l'accueil collectif. Cette aide n'est pas seulement financière, nous avons essayé de développer une ressource qualitative de proximité accessible aux familles et aux professionnels qui accueillent les enfants (ouvertures de relais assistantes maternelles - RAM -, subventions au premier relais auxiliaires parentales, soutien à LIRE à Paris qui intervient dans les PMI et dans les RAM...). Je pense d'ailleurs que nous pourrions aller plus loin en la matière.
Enfin, ce projet méconnait les aspirations des parents : la majorité d'entre eux espèrent pour leur enfant une place d'accueil collectif. Chacun a une bonne raison de le faire, et au final, ceux qui ont une place d'accueil le regrettent rarement.
Je sens que dans quelque mois, la droite va nous parler de "liberté de choix" pour l'accueil du jeune enfant. Je suis mère de trois enfants que j'ai élevés dans le 10ème, j'ai reçu bon nombre de parents de mon arrondissement et je reçois beaucoup de courrier. Je n'ai jamais rencontré de parents embarassés par la possibilité de choisir un accueil pour leur bébé.
J'en profite pour encourager tous les parents qui n'ont pas trouvé de place en crèche pour la rentrée de septembre : on continue à travailler pour vous et nous ouvrons beaucoup de structures dans les prochains mois.